Pour la première fois cette année je participe aux Championnats de France de cross, et c’est en Bretagne, terre de cross-country, que cela se déroule. L’année dernière je m’étais qualifiée à ces Championnats de France mais je n’avais pas choisi d’y aller par rapport à mon entorse et j’avais préféré aller tenter de courir seulement 1Km à l’Aquathlon de Vittel.
Je me rends donc en train à Lorient avec l’Athlétic Club Salonais, on retrouve Martial l’entraineur là-bas. On part sur le site de course qui est à 15min de Lorient pour faire les reconnaissances des parcours. Je me contente de la faire en marchant car j’ai déjà couru tous les jours la semaine précédant la course (Stage Lloret de Mar). Il ne pleut pas ce samedi et le parcours est certes gras mais praticable. Le soir on décide de manger dans une crêperie histoire de manger breton ! Un vrai régal avec des crêpes jambon fromage et une crêpe caramel beurre salé + pommes cuites au beurre en dessert !
Le lendemain matin il pleut, comme l’annonçait la météo… Le parcours devient de plus en plus difficile, mais juste avant ma course la pluie s’arrête. Je peux donc courir sans pluie mais dans une sacrée gadoue ! Après un bon échauffement je me sens bien pour cette course et j’ai hâte de courir, je suis vraiment dans de bonnes dispositions ! Sur la ligne de départ j’arrive à être deuxième ligne, je m’attendais à beaucoup plus de bousculade !
En revanche je suis surprise de la vitesse à laquelle ça part, je savais que je n’étais pas douée pour partir vite mais je voulais éviter de me cramer au départ. Au final j’ai trouvé qu’on partait trop vite et j’étais parmi les dernières ! Bien sûr comme d’habitude ça part beaucoup trop vite mais dès la première bosse ça ralentit énormément… Je suis en plein dans le paquet, je ne vois rien que des pieds et de la boue mais ça court. Je commence à remonter un peu dans la petite boucle jusqu’au premier passage boueux. Là ça glisse énormément et on s’enfonce vraiment beaucoup. Je me débrouille pour avancer dans un terrain qui m’était complètement inconnu auparavant étant donné que tous les cross sont totalement secs dans le Sud ! Et là grande surprise, ma chaussure est littéralement aspirée par la boue, je ne sais même pas où elle est tellement c’est profond. Sur le coup je ne m’arrête pas et je continue ma course comme si de rien était. Je n’ai plus de chaussure mais j’ai encore une chaussette par contre. Dès les premiers mètres je sens la différence, je n’ai aucune accroche sur ce terrain qui est extrêmement gras. Je manque de tomber dès la première descente sans mes pointes, ma chaussette glisse et se gorge de boue. Certains passages sur du chemin sont horribles car je sens tous les cailloux. Je me retrouve à devoir trajecter à l’inverse de la normale, je prends l’inverse de la corde pour courir sur l’herbe et non dans la boue. Cette stratégie s’est avérée être la bonne car même en parcours plus de distance je doublais plus de filles qu’en restant dans la boue où j’étais complètement inefficace. Les endroits que j’avais repérés comme étant favorables pour moi se sont révélés inexploitables sans pointes, je n’avais qu’une jambe pour avancer, l’autre faisait plutôt office de béquille étant donné que je ne pouvais absolument pas pousser dessus...
Dans le dernier tour je perds ma dernière chaussure dans un passage boueux, là cette fois il n’est pas question de finir en chaussettes, je m’arrête la remettre ! La course a vraiment été frustrante pour moi, je n’ai couru que 2min avec mes deux chaussures et après même si je n’avais pas mal aux jambes je ne pouvais pas accélérer… Dès qu’il y avait des passages sur l’herbe où je ne glissait pas je doublais des paquets mais je reperdais tout dans la boue… C’était vraiment désagréable, en plus ma chaussette avait décidé d’absorber la terre entière et était plus lourde que ma chaussure ; j’avais le pied gelé et les rares cailloux s’enfonçaient dans mon pied… Mais le pire ça a été à l’arrivée quand j’ai vu l’ampleur des dégâts… Je ne vais pas le cacher même si c’est honteux, j’ai terminé 177e… Presque 150 places de plus que ce que j’espérais. Cependant je ne peux pas avoir de regrets, hormis d’avoir apporté du scotch, car je ne pouvais vraiment rien faire de plus pour rivaliser avec une chaussette contre des pointes de 18mm…
Le drame de la chaussure mangée par la boue, une course frustrante où j’étais impuissante face à la situation. Je termine bien plus loin que ce que j’attendais mais il faut relativiser, les triathlons se font sur route heureusement ! Rendez-vous dans deux semaines pour la Coupe d’Europe Junior de Quarteira au Portugal !