Cette année c’est plus près que jamais de la maison, à une heure de route on ne pouvait pas espérer mieux ! En plus je connais déjà le site de course car c’est là qu’a lieu la demi-finale et j’y vais depuis 3 ans. J’ai même pu aller faire une reco du parcours vélo et courir autour du plan d’eau une semaine avant.
Je pars le vendredi pour retrouver Parthenay sur le site de course. On fait quelques tours sur le parcours vélo et on se mets à l’eau avec Célia. Le soir on mange tous ensemble au Courtepaille.
Cette fois-ci on est toutes les trois dans la même chambre avec Valentine et Célia.
Le matin de la course on déjeune et on se fait les tresses avant de partir sur le site de course avec Jacky. On a le temps de manger notre assiette de pâtes au camping-car et de regarder la course des cadettes.
Cette fois-ci je prends le temps de me présenter devant les sas de départ bien avant pour ne pas me retrouver coincée comme à Villiers. Je me place sur la droite, à quelques mètres de Célia. J’ai un bon temps de réaction et je sors vite du groupe, je ne suis pas gênée et on se retrouve en tête avec Célia. Je regarde à notre gauche mais je ne vois personne qui nous a suivies. On passe la première bouée en tête et on nage côte à côte tout le long de la partie natation. Je pense qu’on est suivies et que des filles sont dans nos pieds alors je relance à chaque bouée. En réalité on a creusé l’écart dès le début et personne n’est dans nos pieds. Après la dernière bouée je passe légèrement devant Célia et je sors première de l’eau. On part ensemble sur le vélo avec 25’’ secondes d’avance sur la 3e à la sortie de l’eau , Léa Coninx. J’ai un petit soucis avec ma chaussure sur le vélo, avant que je n’ai le temps de chausser je sens qu’elle se déclipse, je dois l’attraper, mettre mon pied dedans et clipser à nouveau. Je perds du temps mais je limite les dégâts car si j’avais du descendre du vélo ramasser ma chaussure ça aurait été la catastrophe !
Je mets 3Km à rattraper Célia, on doit faire plus de la moitié d’un tour seules face au vent. Une fois que je la retrouve on roule ensemble, dans le deuxième tour on roule plutôt bien, je prends des relais un peu plus longs comme on avait fait à Montluçon, et Célia me relaye régulièrement, je me dit que c’est très bien parti. On nous annonce les écarts plusieurs fois dans chaque tour, au début on nous donnait 25’’, puis l’écart monte jusqu’à 45’’ dans le troisième tour. Célia m’a fait une frayeur sur une relance au rond point, quelque chose s’est bloqué sur son vélo et elle a failli tomber juste devant moi ! Plus les tours passent et plus Célia a du mal à me relayer, je finis par faire de longues lignes droites seule devant… C’est de plus en plus dur pour nous face au vent. Derrière les filles qui étaient isolées au début se sont regroupées, Léa Coninx a attendu les filles derrière elle et elles sont une petite dizaine, et nous sommes deux. Je ne m’en suis pas rendue compte mais l’écart s’est réduit à 15’’ dans le dernier tour vélo. C’est au moment où je rentre dans le parc à vélo que je m’en rends compte… Je pensais pouvoir faire au moins 500m à pied avant de me faire rattraper par les meilleures, mais elles sont dans le parc à vélo en même temps que moi. Je fais abstraction et repense au France de duathlon, où j’ai réalisé une course à pied bien au delà de ce que j’imaginais.
Malheureusement ça ne changera rien, dès les premiers mètres je me sens bloquée, je n’arrive pas à respirer normalement et j’ai des points de côté. Je me dis que si je ralentis je reprendrais peut-être ma respiration, mais c’est de pire en pire. J’essaye de me grandir, de souffler, d’inspirer, tout mais rien ne fonctionne. Je perds des places et me fais doubler par des filles qui ne me rattrapent pas habituellement. J’ai l’impression de courir à 10 Km/h. J’ai tellement honte quand je passe devant le public… Mais je ne peux rien faire, c’est de pire en pire, je me demande même si je vais réussir à finir la course tellement j’ai mal. Je n’ai jamais eu aussi mal avant et ça n’a rien à voir avec les points de côté de Villiers, c’est bien pire. Je me sens bloquée et je n’arrive ni à inspirer ni à expirer, je suis obligée de respirer de toutes petites bouffées d’air. Je sais que je devais courir bien plus vite, et le pire dans tout ça c’est que je n’ai même pas mal aux jambes, rien, aucune trace du vélo. Je suis encore plus frustrée.
Je termine en faisant au mieux avec ce que j’ai, et je passe la ligne 16e (15e française). Célia termine 5e et Valentine pas loin derrière moi, cette fois on termine 2e par équipe, derrière Issy et devant Versailles.
Je ne peux pas m’en vouloir car je ne pouvais pas faire mieux que ce que j’ai fait, même si j’en espérais bien plus. J’ai fait ce qu’il y avait à faire et je ne regrette rien. C’est tout de même la meilleure place que j’ai jamais réalisée en triathlon depuis mes débuts.
Je vais régler ce problème de points de côté avec mon kiné, cela peut venir de ma position sur le vélo, ou même d’un problème au niveau de mon dos car j’ai grandi récemment.
Je garde un très bon souvenir de cette course, car sortir première de l'eau, et mener la course jusqu'à T2 ça ne s'oublie pas...
Une natation parfaite, un vélo réussi et ambitieux, mais une course à pied en dessous de ce que je vaux à cause de points de côté. Sans regret.