Je ne sais toujours pas ce qui m'a pris de m'inscrire à cette course ! Plus j'y pense et plus je me dis que j'ai agit sans réfléchir, car premièrement c'est un duathlon, la discipline où je suis la plus bidon ; et deuxièment c'est peut-être un duathlon au format S mais il y a tout de même la montée de l'Alpe d'huez en vélo avant de terminer par une course à pied à plus de 1800m d'altitude ; bref, une course qu'on ne fait pas sur un coup de tête si on est une personne normale !
Je me suis donc inscrite le dimanche soir aux alentours de 23h55, à la limite du délais des inscriptions en ligne. Je me retrouve donc mardi à aller chercher mon dossard et à déposer mes chaussures de course à pied à l'Alpe d'Huez. Au passage nous en profitons ma mère et moi pour inscrire ma sœur au triathlon enfants. Pendant la descente vers Bourg d'Oisans j'avale rapidement un croque-monsieur histoire de ne pas partir le ventre vide. Nous sommes à Bourg d'Oisans dès midi mais le départ est à 15h, nous patientons dans l'herbe à l'ombre mais il fait déjà très chaud en bas.
Après avoir rentré mon vélo au parc je commence déjà à imaginer le pire, il fait tellement chaud que j'ai peur de faire un malaise pendant la première course à pied... Je bois un coup et je pars m'échauffer, voir les autres concurrents me rassure d'une part car je me dis que si eux n'ont pas peur du chaud je n'ai pas de raison de m'inquiéter non plus, mais d'une autre part je me dis aussi qu'ils ont tous l'air plus préparés à faire un duathlon que moi... Je retrouve Maxime Sauve et nous allons jus'à la ligne de départ ensemble. Comme si c'était normal je reste à côté de lui sous l'arche de départ, tout allait bien jusqu'à ce que je réalise que je venais de me placer en 3e ligne sur un duathlon avec plus de 300 participants. Impossible de me déplacer, il ne me reste plus qu'à espérer qu'on ne m'arrachera pas une chaussure et que je ne mourrai pas piétinée par un troupeau de duathlètes en folie... Il reste plus de cinq minutes avant le départ et ça me laisse le temps d'échanger avec une néerlandaise qui compatit de savoir qu'une ''nageuse'' se lance sur cette épreuve, elle me lance un ''Hope it will be fine'' avant que le speaker annonce un départ imminent.
Tout le monde part très vite et je décide d'accrocher les pieds de toutes les filles qui me doublent, le premier kilomètre passe assez vite malgré le fait que cela ne s'arrête pas de monter. Certains passages sont assez difficiles, d'autant plus que j'ai peu d'entrainement ce jour-là, je vois par moment la vitesse en dessous de 9 km/h, mais je ferme les yeux, nous sommes tous dans le mal ! Je surveille tout de même chaque fille qui me dépasse car mon but est de faire un podium en cadette, alors si l'une d'elle me paraît jeune, je ne la lâche pas ! Même une fois sur le plat, sur le retour vers le parc à vélo, ça ne va pas mieux pour moi, je commence même à avoir des crampes d'estomac et je n'attends qu'une chose, monter sur le vélo ! J'arrive au ravitaillement avant le parc à vélo, pour la première fois de ma vie je m'arrête à un ravitaillement ; je n'ai pas pu boire au seul ravitaillement pendant les 6,5 Km alors je compense. Une fois rafraichie je rentré dans l'aire de transition et je pars en vélo. La première course à pied aura vraiment été un enfer pour moi, entre le dénivelé (dont je n'étais absolument pas au courant lorsque je me suis inscrite !), la chaleur et mes crampes d'estomac, rien n'allait !
Dès les premiers mètres sur le vélo je double déjà des concurrents ; en effet j'ai pris le vélo dans un parc pratiquement vide puisque j'ai fait le 201e temps sur la première course à pied, c'est sur que ça change par rapport à un triathlon où suite à la natation je me fais plus doubler que ce que je double !
Les premiers lacets sont les plus difficiles mais le pire reste encore la mauvaise idée que j'ai eue en pensant régler mon problème de soif en m'hydratant, or je n'ai que de l'hydrixir dans ma gourde et ça ne fait qu'empirer les choses. J'attends impatiemment le premier ravitaillement situé à La Garde, celui-là aussi me fera m'arrêter ; je vide deux bouteilles d'eau en guise de douche, j'en bois une ''cul sec'' et j'en emporte une dernière dans mon porte-bidon. Sur le reste de la montée je gère bien mon stock d'eau et d'hydrixir, je prends quelques gels à des endroits bien précis et surtout je m'accroche. Les encouragements de ma mère et ma sœur m'aident, mais aussi de parfaits inconnus m'encouragent et me donnent les larmes au yeux ; dans la douleur j'ai l'impression d'être devenue plus sensible et un rien me touche et me motive : un simple ''Il est beau ce Wilier aussi'' que j'entend derrière moi, ou même un ''Aller les filles'', ou tout juste ''Bravo''. Sur la fin du parcours, après le dernier virage, je double une femme et un groupe d'espagnols m'encourage si fort pour cet ''effort'' que ça me donne la rage de finir à fond jusqu'au parc à vélo. C'est comme si les spectateurs faisaient partie de l'effort à certains moments, comme si grâce à eux on oubliait notre douleur ou notre notre peur de l'échec un instant, comme s'ils participaient eux aussi et comme si sans eux on aurait moins envie de nous battre jusqu'au bout ; alors c'est ça la magie du long ?
Magie vite oubliée lorsque je pose les pieds par terre, ma douleur au genoux fait réapparition mais dix fois plus forte que les autres fois, sur la première course à pied ou sur les autres courses où j'ai pu avoir mal c'était supportable lais là je n'arrive même pas à courir normalement. Je boite et j'ai du mal à pousser avec la jambe où j'ai mal, bref, désenchantement total. Je me force en me disant qu'il ne reste que 2,5 Km et qu'après tout le reste ce n'est rien de bien méchant. Mais la dernière course à pied est vraiment longue et j'attend avec impatience le demi-tour. Sur le retour je ne me préoccupe plus de rien, la seule chose que j'ai en tête c'est que c'est terminé, ma douleur va prendre fin !
J'ai vu au demi-tour que la femme que j'ai doublée en vélo se rapprochait de moi, mais je sais pertinemment que ce n'est pas une cadette et à ce moment-là je n'ai plus qu'un objectif, terminer la course. Mais au petit demi-tour juste avant la ligne d'arrivée je vois qu'elle est juste derrière moi, mais je pense que le peu qu'il reste ne lui suffira pas pour me doubler. Erreur. Alors que je savourais ma ligne d'arrivée en tapant dans les mains des spectateurs (cette opportunité ne s'offre pas souvent à moi !), elle a choisi de lancer le sprint, on m'a criée qu'elle arrivait mais je n'ai que légèrement accéléré, ce qui lui a suffit pour me doubler sous l'arche et pour me devancer en 2h12'46''61 contre 2h12'46''82 pour moi, soit deux dixièmes ; mais maintenant je ne suis plus à ça près, après les N2 d'Antibes, de Nîmes et cette année du Canet j'ai été comme vaccinée contre ce genre de déception !
J'apprends en entendant le speaker que je suis première en cadette, objectif rempli ! Je savoure plus que jamais la phase ''d'après course'' en profitant bien du ravitaillement et des jacuzzis pendant une bonne demi-heure ! Je retrouve ensuite ma mère et ma sœur avant le podium. Il est 18h et il fait bien plus froid en haut, je me couvre avec mon tee-shirt ''Finisher'' (mon premier !) le temps d'une photo souvenir avant d'enfiler ma veste du club pour le podium. Je retrouve la fameuse femme qui m'a grillée au sprint dans la zone où attendent les athlètes récompensés, elle s'excuse de m'avoir doublée ainsi et dit qu'elle ne pensait pas que j'était cadette ; ce à quoi je lui réponds que je ne lui en veux pas car nous ne sommes pas dans la même catégorie. Au moment de monter sur le podium j'apprends que je suis la seule cadette à avoir participé, les autres n'ont sûrement pas eu le courage de s'inscrire (humour). Je fais donc la photo podium entourée des trois cadets histoire de ne pas être seule ! Je sui bien contente de mon cadeau, la fameuse peluche de la marmotte de l'Alpe d'Huez !
En résumé cette course m'a beaucoup plus même si j'ai souffert sur la première course à pied et même si pendant je me suis répétée des centaines de fois ''plus jamais'' ou ''jamais je ferais d'Ironman'' tellement j'ai trouvé ça long. J'ai apprécié de passer mon temps à doubler des concurrents en vélo (une quarantaine au total), c'est agréable d'être celui qui double pour une fois !
Et ce qui m'a le plus plu c'est l'ambiance, les spectateurs et le fait de participer à une ''grande'' épreuve, ça se sent au niveau de l'organisation (ravitaillements, cadeaux, parc à vélo...).
À noter que c'est la course la plus longue en terme de durée que j'ai jamais faite à ce jour !
Le lendemain, mercredi 27 juillet 2016, j'ai accompagné ma sœur sur le triathlon enfants, je pense qu'elle s'est beaucoup amusée. Et qui sait, peut-être qu'un jour elle sera triathlète... !
Et enfin, pour terminer cette semaine de triathlon, vendredi nous devions participer au CD en relais avec Raphaël et Julien. Malheureusement, après une (mauvaise) natation réalisée par moi-même, nous avons été contraints à l'abandon suite à une crevaison du boyau arrière de Raphaël. Julien n'a donc pas couru et ma mauvaise natation (70e) n'a donc pas eu d'importance. Julien et Raphaël avaient participé au longue distance la veille alors leurs niveaux de forme n'étaient pas au mieux :
honneur de la Team AQP sain et sauf !
Prochaine course au Championnat de France de Ligue le samedi 20 Août !